CARTEL AUSSI EN ESPAGNE 88 M€ d'amendes pour entente sur le prix du lait
L'Autorité de la concurrence espagnole condamne des laiteries, dont Danone, Lactalis et Senoble, pour leur comportement anticoncurrentiel vis-à-vis des éleveurs.
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La Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC) vient d'imposer une amende de 88 M€ à neuf entreprises et deux associations patronales du secteur laitier espagnol. Parmi elles, trois Françaises sont concernées : Danone (23 M€), Lactalis (11 M€) et Senoble (929 000 €).
C'est le syndicat Union des petits agriculteurs (UPA) qui avait déposé plainte en 2012 auprès du service de protection de la concurrence de Castille-et-León, pour pratiques restrictives sur le marché du lait cru.
Il a été découvert qu'entre 2000 et 2013, les laiteries condamnées échangeaient des informations stratégiques sur leurs approvisionnements, à l'échelle régionale et nationale : prix payés aux éleveurs, volumes collectés, excédents de lait et même identité des éleveurs qui envisageaient de changer de collecteur-laiterie.
D'après l'Autorité de la concurrence, ces informations leur permettaient d'adopter une stratégie commune pour contrôler le marché de la fourniture de lait de vache. Cette entente a encore plus affaibli le pouvoir de négociation des éleveurs, contribuant à une disparition importante du nombre d'élevages laitiers.
Crainte d'une répercussion sur le prix du lait
Si Ramón Artime, du syndicat majoritaire Asaja, estime que l'amende est un avertissement sérieux donné à l'industrie pour qu'elle change ses pratiques, UPA s'étonne que la grande distribution, qui utilise le lait comme produit d'appel, n'ait pas été sanctionnée.
Dans les campagnes, les éleveurs craignent que ces amendes soient répercutées sur le prix du lait aux producteurs. Notamment les vingt-deux associés de la coopérative San Antón de Peralta qui livrait Senoble jusque fin 2014. L'entreprise française n'aurait pas renouvelé son contrat au motif que cette coopérative avait collaboré à l'enquête de la CNMC.
NADIA SAVIN
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